QUELQUES MOTS D’AVERTISSEMENT.
Le but de notre Société des Temps Nouveaux est de publier tous les ouvrages qui ont eu leur part d’influence dans le développement de l’idéal anarchique. À ce titre, l’Humanisphère de Déjacque est une des œuvres qui méritent le plus d’être placées dans notre bibliothèque.
En effet, Déjacque fut un anarchiste de la veille, un anarchiste avant le nom ; depuis les journées de juin, où il combattit au rang des insurgés, et sans doute bien auparavant, quoiqu’il ne soit connu que dès cette époque, il ne cessa de protester par les paroles et par les actes contre la réaction bourgeoise ; il comprenait qu’une république ainsi dirigée devait fatalement aboutir au Coup d’État. Exilé alors, non sans avoir connu les procès politiques, la prison, les persécutions de toute sorte, il continua dans les journaux anglais, belges, américains, à défendre les idées libertaires, n’hésitant pas à contredire, en d’ardentes polémiques, ses frères proscrits, Ledru-Rollin, Proudhon même, auquel il ne pardonnait pas d’exclure la femme de la cité anarchique.