la fourmi, l’abeille, races sociables, les enfants sont élevés en commun ; là le mariage individuel n’existe pas, la nation étant une seule et indivisible famille.
Le petit de l’homme, lui, est long à élever. La femelle humaine ne pouvait y suffire à elle seule, lui donner le sein, le bercer et pourvoir encore à ses besoins personnels. Il fallait que l’homme se rapprochât d’elle, comme l’oiseau de sa couvée, qu’il l’aidât dans les soins du ménage et rapportât à la hutte le boire et le manger.
L’homme fut souvent moins constant et plus brutal que l’oiseau, et la maternité fut toujours un fardeau plus lourd que la paternité.
Ce fut là le berceau de la famille.
À l’époque où la terre n’était qu’une immense forêt vierge, l’horizon de l’homme était des plus bornés. Celui-ci vivait comme le lièvre dans les limites de son gîte. Sa contrée ne s’étendait pas à plus d’une journée ou deux de marche. Le manque de communications rendait l’homme presque étranger à l’homme. N’étant pas cultivée par la société de ses semblables, son intelligence restait en friche. Partout où il put y avoir agglomération d’hommes les progrès de l’intelligence acquirent plus de force et plus d’étendue. L’homme émule de l’homme rassembla les animaux serviles, en fit un troupeau, les parqua. Il creusa le champ,