l’humanité. Proudhon n’est encore qu’une fraction de génie révolutionnaire ; la moitié de son être est paralysé, et c’est malheureusement le côté du cœur. Proudhon a des tendances anarchiques, mais ce n’est pas un anarchiste ; il n’est pas humanité, il est masculinité. Mais, — comme réformateur, s’il est des taches à ce diamant, — comme agitateur, il a d’éblouissantes étincelles. Certes, c’est quelque chose. Et le Mirabeau du Prolétariat n’a rien à envier au Mirabeau de la Bourgeoisie ; il le dépasse de toute la hauteur de son intelligence novatrice. L’un n’eut qu’un seul élan de rébellion, il fut un éclair, une lueur qui s’éteignit rapidement dans les ténèbres de la corruption. L’autre fit retentir coups de tonnerres sur coups de tonnerres. Il n’a pas seulement menacé, il a foudroyé le vieil ordre social. Jamais homme ne pulvérisa sur son passage tant de séculaires abus, tant de superstitions prétendues légitimes.
89 fut le 48 de la Bourgeoisie insurgée contre la noblesse ; 48, le 89 du Prolétariat insurgé contre la Bourgeoisie. À bientôt le 93 !
Et maintenant, passez autorités provisoires : république blanche, comme jadis l’appelait de ses vœux un illustre poète qui craignait alors qu’on ne fondit la colonne Vendôme pour en faire des pièces de deux sous. Passez, république bleue et république rose, république dite