Aller au contenu

Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ture. Il dépend de l’intelligence humaine de solidifier cette vapeur, d’en fixer le fantôme aux ailes d’azur sur le sol, de lui donner un corps. Voyez-vous là-bas, aux fins fonds de l’immense misère, voyez-vous un nuage sombre et rougeâtre s’élever à l’horizon ? C’est le Simoun révolutionnaire. Alerte ! civilisés. Il n’est que temps de plier les tentes, si vous ne voulez être engloutis sous cette avalanche de sables brûlants. Alerte ! et fuyez droit devant vous. Vous trouverez la source fraîche, la verte pelouse, les fleurs parfumées, les fruits savoureux, un abri protecteur sous de larges et hauts ombrages. Entendez-vous le Simoun qui vous menace ? voyez-vous le mirage qui vous sollicite ? Alerte ! Derrière vous, c’est la mort ; à droite et à gauche, c’est la mort ; où vous stationnez, c’est la mort… Marchez ! devant vous, c’est la vie. Civilisés, civilisés, je vous le dis : le mirage n’est point un mirage, l’utopie n’est point une utopie ; ce que vous prenez pour un fantôme c’est la réalité !…


IV.

Et, m’ayant donné trois baisers, l’Idée écarta le rideau des siècles et découvrit à mes yeux la grande scène du monde futur, où elle allait me donner pour spectacle l’Utopie anarchique.