Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/52

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pent pas de la conservation du monde ; la ruse et la fraude sont dans toutes leurs paroles ; leurs attestations sont pleines de fourberie. Ils ne cherchent qu’à ruiner leur prochain, et de là des haines d’où résultent des procès et des querelles entre frères et amis. Mais, à la louange de ce jeu, du jeu d’Échecs, si admirable sous tous les rapports, remarquable entre tous, je dirai que c’est un jeu honnête et parfait, en ce qu’il n’a rien de coupable, ni rien de ce qui conduit l’homme au péché, car ses inventeurs l’ont trouvé par la science, l’intelligence et l’instruction. On peut comparer sa combinaison à un peuple, à un pays et à une ville unis ensemble. Il y a une ville avec ses habitants, un roi et des princes (ministres). Le Roi est assis sur le trône de justice : c’est un juge impartial, équitable et obéissant à la vérité ; c’est le prince établi par Dieu, qui seul au monde est au-dessus de lui. Ensuite vient le Grand-Prêtre, plus grand que tous ses frères, comparable au Roi, car il est l’oint du Seigneur. Sa couronne fleurit : c’est une couronne sainte, ornée de feuilles d’or, et il est le premier parmi toutes les choses sacrées.

De tous les seigneurs qui sont sous les ordres du Monarque, il y a le Vice-roi qui vient dans un char, immédiatement après lui : il est son compagnon. Le second est le conseiller du Roi, sage et prophète. C’est à lui qu’appartient le droit de conseiller et d’ensei-