Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/56

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la cause de la haine que ces jeux excitent entre les hommes.

Après avoir fait connaître les avantages du jeu des Échecs sur les autres, je vais exposer les plaisirs que l’homme peut y trouver ; car on se demande en soi-même : À quoi peut-il servir à l’homme ? Quel bien-fait pourrons-nous en retirer ? Les sages ne nous déclarent-ils pas qu’il est impossible à l’homme de comprendre et d’étudier les sciences quand il est triste, car Dieu lui a donné la sagesse, la science et la gaîté ? Aussi les hommes éclairés conseillent à celui qui étudie, de réserver tous les jours quelques moments au loisir, ou au jeu, pour que l’étude puisse lui paraître agréable, que sa vie soit heureuse et qu’il ne soit pas à charge à soi-même ; or, nous avons vu beaucoup d’hommes dont la raison a été troublée par une longue étude et une application soutenue ; l’édifice de leur science est tombé en ruines, parce qu’ils ne laissaient pas de repos à leur esprit et ne donnaient aucun relâche à leurs études. Ne voyons-nous pas les orateurs distingués, pour attacher l’esprit des auditeurs, introduire dans leurs discours des paraboles et des allégories qui réjouissent l’âme et éclairent les disciples ?

Les hommes de science et de sagesse ont inventé les Échecs comme un simulacre de la société politique ; l’homme y apprend la droiture et la justice, afin