Page:Démia - Reglemens pour les ecoles De la Ville & Diocese de Lyon. - Suivi des Remonstrances à MM. du clergé - Avis important touchant l'établissement d'une espèce de séminaire.pdf/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Page pour comparer 2 versions : en italique l'autre version

le seminaire des
Maîtres d’Ecole.
On reconnoîtra le premier en ce que faute de telles Communautés, lorsque les Ecoles seroient fondées, il arriveroit, que celui qui auroit le plus d’adresse & le plus d’amis quoique moins de vertu, emporteroit l’emploi de Maître d’Ecole : les Seigneurs, & les plus notables des lieux en feroient pourvoir pour recompense leurs domestiques, ce qui seroit d’une dangereuse consequence pour le Public : quelquesfois aussi faute de cette pepiniere, on seroit obligé de prendre les premiers Maîtres qui se presenteroient, & lorsque l’un d’eux deviendroit infirme ou qu’il se relâcheroit de son devoir, ou que pour d’autres considerations il seroit fut expedient de faire quelque changement, on auroit il seroit, comme il a été dit, bien de dificulté tres difficile d’y pourvoir, à moins qu’on eut que d’avoir telles Communautés, d’ l’on pût tirer ces Maîtres.

Quant aux Biens que le Public tireroit d’un tel Seminaire : il est à remarquer que, comme le bonheur d’un Etat dépend non seulement des bons Magistrats, mais encore des bons Pasteurs, & Maîtres d’Ecole ; La Vigilance des Intendances que Sa Majesté donne (ces derniers mots manquent), n’oubliant rien pour tenir dans le devoir ces premiers, & les Prelats, s’apliquant aujourd’huy avec benediction à procurer les seconds à l’Eglise, il est certain que si Sa Majesté établissoit établissant à present des Seminaires pour former ces derniers, elle procureroit par là à tout son Roïaume les avantages, que dont les villes de Lyon & de Reims commencent à gouter par tels Seminaires de Maîtres.

ObjectionQuelques uns pourroient dire que les Ecoles sont inutiles, et par consequent aussi les Maitres, sur tout a la Campagne, où l’ignorance et la rusticité servent pour en tirer des Laboureurs et des Soldats. A quoy l’on repond, que si l’etude du Latin, et meme celle de l’ecriture ne causoit pas un si bon efet il n’en seroit pas de meme de la Lecture, sur tout dans un age, auquel les Enfans ne sont pas capables des travaux de la terre ; puisqu’elle les rendroit plus dociles, plus assidus au travail, et plus disposez a la Vertu, qui ne gate jamais rien : Outre que semblables Ecoles etablies dans les lieux les plus considerables de la Campagne, sont plutot pour rompre le mauvais naturel des Enfans, leur aprendre la fidelite et la bienseance Chretienne, leur dormer les premiers principes de la Foi, et les instruire a prier Dieu, que pour les rendre savans. On peut ajouter a cela, qu’il n’est point de plus solide moien pour oster le reste du venin de l’Heresie, que d’avoir des Maitres bien elevez ; ce qui a attire des grandes Benedictions dans les lieux ou ces Seminaires de Maitres ont este etablis.

On s’est aperçû dans Lyon de ces fruits, depuis qu’on a commencé à de jetter quelque plan d’un pareil dessein, par le moïen duquel plus de mille pauvres tous les ans y ont êté instruis, & où les Maîtres, tant de la Ville que du reste du Dioceze, soit pour les riches, soit pour les pauvres, ont êté formés dans leurs fonctions. Mais comme ce petit Seminaire de Maîtres de Lyon, qui est sous le vocable de saint Charles (ici une : ,) n’a subsisté que par les soings d’un particulier du Clergé, lequel qui y a consommé ses biens, & sa santé, Monseigneur l’Archeveque de Lyon, par une generositè (ici une : ,) qui lui est naturelle pour toutes les bonnes œuvres (ici une : ,) a bien voulu faire un don special particulier pour aider à faire subsister ces Ecoles des pauvres, lesquelles sans ce secours seroient infailliblement tombées en ruine. On est aussi persuadé qu’il est impossible de maintenir tels Seminaires sans le secours d’une fondation fixe (ici une : ,) qu’on ne peut attendre que de la liberalité du Roy.

On a trouvé les moïens de faire de bons Capitaines pour l’Armée (ici se trouve ; &) de bons Prêtres pour le Clergé, en établissant des Accademies, & des Seminaires pour former ceux que l’on destine à ces emplois : On a encore trouve le moïen de faire des sages, laborieux, & industrieux sujets pour Sa Majesté en établissant des Ecoles : Mais l’on peut dire aussi avec verité qu’il n’i a gueres pas d’autre moïen pour faire reussir ces Ecoles (ici une : ,) qu’en établissant de même des Seminaires pour l’instruction et la perfection de tels Maîtres (ici on a & tels) des Eleves (ici une : ,) que l’on destineroit à cet emploi.

ConclusionEnfin l’on peut dire, que si Sa Majesté s’est acquise acquis une si grande gloire par tant de Batailles remportées, par tant de Viles & de Provinces conquises, & par tant de Maisons de pieté fondées ; Il semble à present (ici une : ,) qu’il n’y a point d’œuvre (ici une : ,) qu’elle puisse faire (ici une : ,) qui soit plus necessaire, & plus utile pour la