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QUATRIÈME PHILIPPIQUE.

ceux qui lui ouvrirent les portes de Pydna. En un mot, les républiques doivent toujours se défier des monarques, surtout quand leurs états confinent l’un à l’autre.

Convaincus de ces vérités, et animés de tous les autres sentimens convenables, vous devez, aujourd’hui plus que jamais, concevoir la ferme volonté d’agir, vous y porter avec ardeur, tourner vos pensées du côté de la guerre, en contribuant de vos fortunes avec empressement, en marchant vous-mêmes au combat, et en faisant tout ce qui est nécessaire au salut de la république ; car vous n’avez plus ni raison ni prétexte pour vous dispenser de remplir tous vos devoirs. En effet, vous désiriez, et c’était un cri général parmi vous qu’il fallait mettre, à quelque prix que ce fût, les Olynthiens aux prises avec Philippe : cet avantage s’est présenté de lui-même, et avec les circonstances les plus favorables. En effet, si les Olynthiens n’eussent entrepris cette guerre qu’à votre sollicitation, vous pourriez craindre que leur alliance avec vous, et la conformité de leurs sentimens avec les vôtres, ne subsistassent que pour un temps ; mais, comme c’est le ressentiment de leurs propres injures qui leur a mis les armes à la main, ne croyez pas qu’ils dépouillent sitôt une haine, qui prend sa source dans les maux qu’ils ont déjà soufferts, et dans ceux qu’ils appréhendent.

Il ne faut donc pas, Athéniens, laisser échapper l’occasion qui se présente, ni retomber dans la