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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/514

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QUATRIÈME PHILIPPIQUE.

faute que vous avez commise tant de fois. En effet, si nous avions voulu, après que nous eûmes affranchi l’Eubée(3), et lorsque Hiérax et Stratoclés, députés des Amphipolitains, vous exhortaient, du haut de cette tribune, à vous mettre en possession de leur ville, si nous avions voulu dans cette circonstance agir pour nous-mêmes, avec la même ardeur que nous avions agi pour le salut des Eubéens, dès ce moment nous aurions été les maîtres d’Amphipolis, et nous eussions prévenu tous les embarras où nous avons été engagés ; et dans la suite, lorsqu’on vous annonça le siège de Pydna, de Potidée, de Méthone, de Pagase et de tant d’autres places qu’il serait trop long de nommer, si nous avions alors secouru avec ardeur, et comme il convenait, la première de ces villes qui fut assiégée, nous trouverions aujourd’hui Philippe beaucoup plus traitable et plus humble. Mais, à force de négliger toujours le présent, et de nous flatter que l’avenir prendra de lui-même le cours le plus avantageux à nos intérêts, nous avons nous-mêmes travaillé à l’agrandissement de Philippe ; nous l’avons nous-mêmes élevé à un degré de puissance, où n’était encore parvenu aucun roi de Macédoine.

Mais enfin voici une nouvelle occasion qui se présente. Quelle est cette occasion ? celle qui s’offre d’elle-même dans la guerre des Olynthiens, et qui n’est pas la moins précieuse de toutes celles que la fortune nous a présentées jusqu’ici.