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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

NOTES. 5l7 pas même exclus de l’admiDistration des afiTaires. On ne méprisait que ceux qui, ayant peu de talens, se jetaient dans ces troupes qui courent le pays. Eschine avait commencé par être acteur dans ces troupes ; et même, suivant Démos thène, il n’y jouait que les troisièmes rôles. Notre orateur lui reproche, plus d’une lois, dans ce discours, sa première profession. Il y fait allusion plus haut, page 260, et plus bas, page 271, où il se sert du verbe ifa-iaiih, tragico more vociscrari, parier avec le ton d’un acteur tragique. — Eubulus et Cephisophoa, deux citoyens d’Athènes et ministres de cette ville.

[8] Eurybate était un Éphésien fameux par sa perfidie et sa scélératesse. Ayant reçu des sommes considérables de Crésus, pour lui lever des troupes contre les Perses, il manqua de fidélité à ce roi, et remit cet argent à Cyrus. De là on disait proverbialement un Eurybate, pour dire un homme sans foi.

[9] Démosthène répond ici, en passant, aux reproches que lui fait Eschine sur les basses complaisances qu’il prétend qu’il a eues pour les députés de Philippe, en les introduisant dans l’assemblée et au spectacle. On peut voir ces reproches p. 84 et 87. — Pour deux oboles. On donnait deux oboles pour avoir une place au spectacle ; ces deux oboles servaient probablement aux réparations des sièges. L’obole valait vingt deniers de notre monnaie.

[10] J’ai cru devoir traduire mot à mot les débuts des décrets, voulant leur laisser leur air d’antiquité et de forme judiciaire. — Sous l’archonte. Nous avons déjà vu que l’archonte était le chef de tous les autres magistrats, ou plutôt le chef de toute la république d’Athènes : c’était par son nom que se dataient les actes publics et les événemens ; il changeait tous les ans. — Pendant la présidence. … en grec, pendant la prytanie…. Nous répéterons ce que nous avons déjà dit dans le discours d’Eschine et ailleurs. La ville d’Athènes était divisée en dix tribus. On élisait tous les ans, dans chaque tribu, cinquante citoyens qui, tous ensemble, composaient un sénat, appelé le sénat des Cinq-cents. Chaque tribu, dans la personne de ses cinquante citoyens, avait, tour-à-tour, la préséance dans le sénat. On appelait prytanie, le tems pendant lequel présidaient les cinquante sénateurs de chaque tribu.

[11] Eschine et Démosthène semblent annoncer, dans leurs harangues sur la fausse ambassade, que les mêmes citoyens qui avaient été de la première ambassade, furent de la seconde, de celle pour les sermens. Mais je vois, par le décret actuel, que les députés de la seconde ambassade n’étaient pas les mêmes que ceux de la première, à l’exception d’Eschine. Pour concilier les deux orateurs avec le décret, il faut croire qu’on