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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/20

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IV
AVERTISSEMENT

qu’on doit traduire exactement, sans se permettre de rien retrancher de son auteur ou d’y rien ajouter ; mais il ne faut pas porter trop loin cette exactitude ; il ne faut pas que l’attention à observer la lettre aille jusqu’à ruiner l’esprit. La vraie fidélité du traducteur est de rendre beautés pour beautés, et c’est à quoi il ne parviendra jamais par une exactitude trop scrupuleuse. J’avouerai ici, avec franchise, que, par un trop grand attachement à la lettre, le style de ma première traduction manquait, en général, d’élégance et de grâce, de cette aisance et de cette légèreté qui font lire les ouvrages avec plaisir, qui font que tout attache et rien n’arrête. Le lecteur jugera par lui-même si mes derniers efforts sont plus heureux que les premiers. La traduction de Démosthène est la partie de tout mon travail, sur les orateurs d’Athènes, que j’affectionne davantage, parce que ce grand homme a porté l’éloquence à un point de perfection qui doit le faire goûter dans tous les pays et dans tous les siècles.

Je dois reconnaître ici les nouvelles obligations que j’ai à M. l’abbé Arnaud et à M. Sélis, qui, tous deux, m’ont été fort utiles par la délicatesse et la