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DISCOURS

PRÉLIMINAIRE.



On a lu mille fois dans les livres, on a entendu répéter mille fois dans les conversations savantes, que les Grecs, et principalement les Athéniens, ont excellé dans l’éloquence. La vivacité de leur esprit, la perfection de leur langue, la nature de leur gouvernement, ont dû faire naître chez eux beaucoup d’orateurs. Il en a paru en effet un grand nombre, surtout à Athènes, qui seule en a produit plus que toute la Grèce ensemble.

Dans cette foule, on en distingue deux qui sont fort connus dans le monde littéraire, et dont le nom a passé d’âge en âge jusqu’à nous, consacré par l’admiration des siècles : Eschine et Démosthène furent toujours regardés comme des orateurs célèbres, et d’excellens modèles de la véritable éloquence. Mais est-il beaucoup de savans qui se soient convaincus par eux-mêmes de leur mérite, qui aient lu, qui aient étudié tout ce qui nous reste de leurs ouvrages ? Ce Démosthène, surtout, dont l’éloquence brûlante et rapide enflammait et entraînait tous les Grecs ; ce Démosthène, dont Cicéron fait un si magnifique éloge dans ses préceptes