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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/25

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PRÉLIMINAIRE.

discours qui, travaillés par un habile maître, et roulant sur les grands intérêts, sur le droit public et civil, d’un peuple puissant, poli et ingénieux, renferment une foule d’instructions intéressantes pour l’histoire, pour la politique, pour la morale, pour la législation publique et particulière.

Personne n’avait encore entrepris de faire passer dans notre langue tout ce qui nous reste de cet illustre orateur : une telle entreprise paraissait téméraire ; elle était du moins hardie, et bien capable de rebuter par l’étendue et la difficulté du travail. Entraîné par le goût le plus vif pour la saine antiquité, animé par le désir d’être utile aux lettres, j’ai traduit avec courage, et je publie aujourd’hui toutes les productions de Démosthène, et de son digne rival, que le temps a épargnées.

Une traduction en général, et surtout la traduction des deux hommes les plus éloquens de la Grèce, semble demander quelques réflexions préliminaires : j’en hasarderai aussi quelques-unes sur l’éloquence et sur la traduction. Ce discours sera divisé en deux parties. La première renfermera des observations sur l’éloquence, et en particulier sur l’éloquence chez les Français, chez les Athéniens, et chez les Romains ; sur celle d’Eschine, de Démosthène et de Cicéron, avec un précis de leur vie ; je ferai de ces deux derniers orateurs un parallèle que j’étendrai à toute leur personne : je citerai quelques-uns de nos orateurs et écrivains qui