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PRÉLIMINAIRE.


PREMIÈRE PARTIE.


Sans entreprendre d’exposer les grands avantages de l’éloquence, qui sont connus de tout le monde, et que personne ne conteste, je vais examiner en peu de mots quelle est, suivant moi, sa nature, tâcher de montrer en quoi elle consiste véritablement.




OBSERVATIONS SUR L’ÉLOQUENCE EN GÉNÉRAL.


Je définis l’éloquence, l’art de persuader par le discours, de déterminer sur-le-champ les volontés. Il faut distinguer le but qu’elle se propose d’avec les moyens qu’elle emploie pour y parvenir. Son but est de déterminer sur-le-champ les volontés ; elle emploie, pour réussir, le raisonnement qui éclaire l’esprit, les tableaux qui frappent l’imagination, les sentimens qui touchent et remuent le cœur ; trois moyens dont elle fait usage en les fondant souvent l’un dans l’autre, ou en les séparant quelquefois. Je ne parle pas des expressions simples ou figurées dont elle les accompagne. Le raisonnement est la partie solide et fondamentale ; les sentimens et les images sont les