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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/430

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PREMIÈRE PHILIPPIQUE.


nous est bien connu, alors nous saurons ce qu’il nous importe véritablement de savoir, et nous cesserons de nous repaître de vains discours : car, de chercher à connaître l’avenir, ce n’est pas là ce qui doit vous occuper ; mais de savoir que cet avenir vous sera funeste, si vous persévérez dans votre inaction et dans votre indifférence sur les affaires publiques, voilà ce qu’il vous importe de bien connaître.

Pour moi, je n’ai jamais cherché à vous plaire aux dépens de vos intérêts[1] ; et aujourd’hui encore je viens de vous exposer mon opinion avec autant de liberté que de franchise et de bonne foi. Je voudrais avoir la certitude qu’il est aussi avantageux à l’orateur de vous donner les meilleurs conseils, qu’à vous de les recevoir. Alors je vous aurais parlé avec beaucoup plus de confiance. Mais, quoique j’ignore de quelle manière vous recevrez mes avis, comme je suis convaincu de l’avantage que vous trouverez à les suivre, je ne balance pas à vous les proposer. Puissiez-vous embrasser le parti qui doit vous être le plus utile à tous !

  1. Quoique Démosthène parlât pour la première foi » contre Philippe, il avait déjà prononcé plusieurs harangues pour le bien de la république, et par conséquent il avait eu plus d’une occasion de conseiller ses concitoyens en homme droit et sincère.