NOTES
SUR LA PREMIÈRE PHILIPPIQUE.
(1) Lacédémone avait entrepris de subjuguer tous les peuples de la Grèce. Elle avait rasé les murs d’Athènes et pris la Cadmée, qui était la citadelle de Thèbes. Elle avait réduit les Argiens et les Corinthiens à se faire honneur d’être ses alliés de nom et ses sujets en effet. Thèbes, pour secouer le joug, excita la guerre appelée Béotique, où les Athéniens contribuèrent le plus à la défaite des Lacédémoniens. La Cadmée avait été prise la troisième année de la quatre-vingt-dix-neuvième Olympiade : quatre ans après, elle fut reprise. De là, jusqu’au temps où parle Démosthène, il n’y a donc que vingt-cinq ans, et par conséquent une grande partie de ses auditeurs pouvait avoir vu la guerre béotique. La puissance des Lacédémoniens était presque entièrement tombée, surtout depuis la bataille de Leuctres.
(2) Amphipolis, dans laquelle les Athéniens avaient conduit autrefois une colonie considérable, était fort propre à incommoder Philippe par sa situation sur les confins de la Macédoine et de la Thrace. Aussi, à peine ce prince fut-il monté sur le trône, qu’il s’en empara. Mais hors d’état de la garder, il lui permit de se gouverner en république. Deux ans après, il l’assiégea de nouveau, avec protestation de la rendre aux Athéniens ; ce qu’il fut bien éloigné de faire, quand il l’eut reprise. Les Athéniens avaient le plus grand intérêt de recouvrer une ville de cette importance. Démosthène, pour piquer et réveiller leur paresse, leur déclare que, dans leur position actuelle, ils ne pourraient y rentrer, quand même les conjonctures leur en ouvriraient les portes.
(3)] Pyles ou Thermopyles, passage important entre la Phocide et La Thessalie. Philippe l’appelait la clef de la Grèce ; il avait déja fait plusieurs tentatives pour s’en saisir. — Dans la Chersonèse. La Chersonèse, ou presqu’île de Thrace, avait été cédée depuis un an aux Athéniens par Chersoblepte, trop faible pour la défendre contre Philippe. Cardie, ville
