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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/450

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SECONDE PHILIPPIQUE.

Si vous voulez donc remplir tous les devoirs que vous imposent également l’honneur et la nécessité, non-seulement vous vous apercevrez que Philippe ne peut aucunement compter sur le zèle et sur la fidélité de ses alliés, mais vous découvrirez encore les maux intérieurs qui minent sa domination et sa puissance.

Je conviens qu’en général, la puissance et les forces de la Macédoine, jointes à d’autres, ne sont pas d’un médiocre secours. Vous l’avez éprouvé vous-mêmes, quand ces forces s’unirent aux vôtres, sous la conduite de Timothée(4), pour marcher contre les Olynthiens. Les Olynthiens l’éprouvèrent à leur tour, quand ces forces s’unirent aux leurs, pour assiéger Potidée ; dernièrement encore, ces mêmes forces, unies à celles des Thessaliens travaillés par des divisions intestines, leur ont été d’un grand secours contre les tyrans(5) qui s’étaient élevés parmi eux. Enfin, partout où l’on ajoute un degré de force, ce poids, quelque léger qu’il soit, suffit pour faire pencher la balance. Mais la Macédoine est faible par elle-même, et porte dans son sein mille principes de destruction. En effet, tout ce qui fait paraître cet homme grand aux yeux des peuples, les guerres, les expéditions, les conquêtes, tout cela n’a servi qu’à rendre sa puissance encore plus fragile qu’elle ne l’était par sa nature : car ne vous figurez pas que ce qui plaît à Philippe, plaise également à ses sujets. Lui ne respire que la gloire ; il la cherche à travers tous