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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/480

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TROISIÈME PHILIPPIQUE.

avec eux, et c’était déjà pour le roi de Macédoine une espèce de frein et d’entrave, d’avoir à ses portes une ville puissante, qui étant réconciliée avec nous n’était plus occupée qu’à chercher l’occasion de l’attaquer avec avantage. Nous pensions qu’il fallait à tout prix armer cette ville contre Philippe. Ce que nous souhaitions avec tant d’ardeur est enfin arrivé, n’importe comment. Que nous reste-t-il donc à faire ? sinon d’envoyer un prompt et puissant secours. Oui, c’est le seul parti que nous ayons à prendre. Sans parler de la honte dont nous nous couvrirons si nous ne prenons pas toutes les mesures commandées par les circonstances, je frémis du danger qui menace la république, quand je vois les Thébains(4) aussi mal disposés qu’ils le sont à notre égard, les Phocéens épuisés d’argent, et Philippe pouvant sans aucun obstacle, après s’être emparé d’Olynthe, tomber avec toutes ses forces sur l’Attique. Attendre pour agir qu’il vienne nous attaquer, c’est vouloir contempler de ses yeux la désolation de son pays, au lieu d’apprendre par la renommée la ruine des pays étrangers ; c’est vouloir bientôt implorer le secours des autres, quand on pourrait soi-même aujourd’hui leur en donner. Telles sont pourtant les extrémités où nous serons réduits, si nous laissons échapper l’occasion qui se présente. C’est ce que nous savons presque tous avec une égale certitude.

Nous sommes tous convaincus, direz vous, qu’il faut secourir la ville d’Olynthe, et nous sommes