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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/529

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QUATRIÈME PHILIPPIQUE.

sion, vous, qui trouvez celle de lui en faire, vous aurez l’indigne faiblesse de l’épargner !

Sachez de plus que vous avez aujourd’hui à choisir de porter la guerre dans le pays ennemi, ou de la recevoir dans le vôtre. Si Oiynthe résiste, vous combattrez sur les terres mêmes du roi de Macédoine, que vous ravagerez, tandis que vous cultiverez vos campagnes sans crainte. Si Philippe se rend maître d’Olynthe, qui l’empêchera de marcher sur Athènes ? les Thébains ? pour ne rien dire de plus(7), ils s’uniraient bientôt à lui pour tomber sur nous. Les Phocéens ? eux, qui ne peuvent se défendre sans notre secours ! Quel autre peuple enfin s’opposerait à sa marche ? Je n’en vois aucun. Philippe, dira-t-on, ne voudra jamais entreprendre une pareille expédition. Mais il serait le plus inconséquent de tous les hommes, s’il ne tentait pas, quand il en aura le pouvoir, une entreprise qu’il annonce déjà avec une confiance si extravagante. Je ne crois pas d’ailleurs qu’il faille de longs discours pour vous faire sentir combien il est différent de combattre sur nos terres, ou sur les siennes. S’il vous fallait camper hors des murs, seulement un mois, et faire subsister une armée dans votre pays, je dis même, sans qu’il fût d’ailleurs foulé par les troupes ennemies, assurément le dommage qu’éprouveraient vos campagnes, l’emporterait sur toutes les dépenses de la dernière guerre(8). Mais si l’ennemi vient nous attaquer sur notre propre territoire, à quels dégâts ne faut-il