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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/535

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SOMMAIRE
DE LA CINQUIÈME PHILIPPIQUE.


Philippe, maître d’Olynthe et de toutes les villes voisines, voulait absolument passer les Thermopyles, et terminer la guerre de Phocide ; il était bien aise, en conséquence, d’écarter les Athéniens qui pourraient être un obstacle à ses projets, et de les amuser par de belles promesses. Il leur fit donc faire des propositions par quelques-uns d’entre eux qui lui étaient dévoués. Athènes se divisa en deux factions : les uns voulaient la paix, et les autres s’y opposaient de toutes leurs forces. Eschine était d’abord un des plus contraires à Philippe, dont il devint ensuite la créature. Le roi de Macédoine ménagea si bien les esprits, et fit tant par sa politique, qu’il amena les Athéniens à désirer la paix, qui fut enfin conclue après plusieurs ambassades de part et d’autre. Les choses furent arrangées à son plus grand avantage. Il s’était emparé de plusieurs villes de Thrace, profitant de la lenteur affectée des députés d’Athènes, envoyés vers lui pour recevoir son serment et conclure la paix. La plupart de ces députés lui étaient dévoués. Il se servit d’Eschine, qui était de ce nombre, pour endormir les Athéniens à son retour, par des promesses qu’il était bien éloigné de vouloir tenir. Cependant il s’empare des Thermopyles, entre dans la Phocide, se déclare le vengeur d’Apollon, jette l’épouvante parmi les Phocéens qui, se croyant vaincus, demandent la paix et se livrent à sa merci. Il assemble à la hâte le conseil des Amphictyons, et les établit, pour la forme, souverains juges de la peine