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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/152

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SOMMAIRE

DE LA NEUVIÈME PHILIPPIQUE.

Ce discours est de même date que le précédent. Diopilhe était toujours dans la Chersonèse à la tête de son année ; Philippe continuait ses conquêtes dans la Thrace ; il envoyait des troupes dans TEubée , et en asservissait les villes principales avec le secours des plus puissans citoyens , dont il s’était fait des créatures ; il se disposait à marcher contre Byzance ; il intriguait de tous côtés , et ne perdait point de vue son projet d’envahir la Grèce. Démoslhène monte à la tribune ; il fait aux Athéniens les plus vifs reproches sur leur négligence et leur délicatesse dans les assemblées ; négligence et délicatesse qui ont ruiné leurs affaires , qu’il est encore possible de rétablir. Il entreprend de leur prouver que Philippe, quoiqu’en paix avec eux, leur fait réellement la guerre, et les trompe par les apparences d’une paix simulée, comme il a déjà trompé plusieurs peuples ; il les anime contre un prince dont toutes les actions et toutes les démarches ne tendent qu’à leur perte. Il est surpris de la tranquille indifférence de tous les peuples de la Grèce ; de ce que tous ils voient sans alarmes les mouvemens d’un monarque ambitieux ,

qui est mal intentionné contre, tous , qui ne travaille qu’à les asservir. La cause de cette indifférence , il la trouve dans la facilité à souffrir , à écouter les citoyens qui se laissent corrompre et qui trahissent leur patrie , tandis qu’autrefois on punissait , avec la dernière rigueur , ceux qui étaient convaincus de la moindre corruption. Après avoir montré en passant la manière la plus efficace de com-