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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/214

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TRADUCTION

D

LA NEUVIÈME PHILIPPIQUE,

PAR L’ÉDITEUR.

(Quoique dans toutes vos assemblées ou presque dans toutes, on vous représente les injustices dont Philippe est coupable envers vous et envers tous les Grecs, depuis la conclusion de la paix ; quoique vous vous accordiez tous à dire ( mais à le dire sans le faire) que tous nos discours et toutes nos actions doivent tendre à réprimer et à punir l’insolence de l’ennemi, je vois cependant que de jour en jour les affaires en sont venues à un tel point, qu’en supposant que vous fussiez convenus , vous et vos orateurs, ceux-ci de proposer , et vous de décréter ce qui serait le plus funeste à la république , vous n’auriez pu la réduire à un état plus déplorable que celui où elle se trouve aujourd’hui. Plusieurs causes ont amené ce malheureux état ; car une ou deux seulement n’auraient pas suffi pour nous y réduire ; mais la principale , si on veut remonter à la véritable source du mal , c’est la funeste complaisance de ceux qui aiment mieux vous plaire par des flatteries que vous sauver par d’utiles avis. Parmi ces flatteurs, quelques-uns songeant uniquement aux moyens de conserver leur réputation et leur crédit , ne s’inquiètent nullement de l’avenir , et pensent que vous-mêmes vous ne devez pas vous en inquiéter davantage. Les autres, en accusant et calomniant ceux qui administrent les affaires publiques , ne font autre chose que vous armer contre vos propres concitoyens, et ménager à Philippe, pendant qu’ils vous occupent i vous punir vous-mêmes, la liberté de dire et de faire tout ce qui lui plait. Tel est l’abus qui règne depuis long-tems parmi vous : et de là naissent nos troubles et nos fautes. Je vous conjure donc. Athéniens, si je vous expose librement quelques vt^rités utiles, de ne pas vous ofTenseï’ de ma tincéritij mais faites plutôt cette ré-