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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/310

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DE LA LETTRE DE PHILIPPE

AUX ATHÉNIENS.

Les Athéniens, animés contre Philippe, réveillés enfin de leur indolence , et tirés de leur inaction par les déclamations véhémentes de Démoslhène , avaient levé des troupes et s’étaient transportes en Eubée, dont ce prince avait asservi les villes principales. Ils avaient délivré cette île. Ils venaient de mettre Charès à la tête d’une puissante flotte, qu’ils firent passer dans la Thrace pour secourir Périnthe , que Philippe assiégeait. Les Satrapes d’Asie , par ordre du roi de Perse, auquel ils avaient eu recours , y avaient fait entrer des renforts.

Le roi de Macédoine , qui commençait h craindre en voyant les mouvemens de ses ennemis, qui, d’ailleurs, voulait paraître ménager, autant qu’il le pouvait, les Athéniens dont il redoutait la puissance , écrit une lettre à ceux-ci , dans laquelle il tâche de les étourdir à force de reproches sur leurs contraventions aux traités, qu’il se vante d’avoir observés avec beaucoup d’exactitude. Dans cette lettre , mêlant adroitement le vrai avec le faux, il tire de l’un tout le parti possible, donne à l’autre l’air de la vérité, présente avec art des faits ou constans ou douteux , dont il déduit à son avantage les conséquences les plus justes et les plus précises ; il découvre et développe, avec autant de force que de subtilité, les injustices réelles ou apparentes du peuple auquel il écrit, cache les siennes avec finesse, et montre avec habileté la modération et la bonne foi prétendues de ses procédés. Les plaintes et les menaces dont il use à propos, et qu’il fortifie par le raisonnement