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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/337

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SOMMAIRE

DE LA ONZIÈME PHILIPPIQUE.

Démosthène sentait les avantages que la lettre de Philippe pouvait donner aux créatures qu’il avait dans Athènes ,

et les impressions qu’elle pouvait faire sur un peuple paresseux, plus ennemi de la dépense et du travail que de l’u- >urpation et de la tyrannie : il se hâte donc de monter à la tribune , et, sans s’amuser à répondre à tous les articles de la lettre, il prend le ton affirmatif, soutient qu’elle est une vraie déclaration de guerre, que Philippe n’a jamais eu une volonté sincère de faire la paix avec la république , qu’il la rompt aujourd’hui sans aucun motif solide , au mépris des traités et des sermens ; mais que les Athéniens n’ont rien à craindre ; que les dieux comhattront avec eux ; que les artifices du monarque ont perdu leur crédit ; que les Grecs, les Perses, ses alliés, ses sujets, ses officiers et ses soldats, tous lui sont contraires, tous conspirent, pour ainsi parler, à détruire une puissance qui n’est fondée que sur la fraude et l’injustice , et dont le premier revers découvrira la faiblesse. 11 compare la fortune du prince à celle d’Athènes, et montre que cette dernière est bien supérieure à l’autre. Il cherche la cause des progrès de Philippe : il la trouve dans la négligence des Athéniens, qui ne font absolument rien de ce qu’ils doivent, qui ne s’occupent que de nouvelles ; et dans l’activité du monarque, qui fait tout ce qu’il faut pour vaincre, qui met tout en œuvre, les armes , l’argent et la politique. Enfin, ils ne peuvent plus dire qu’ils sont en paix ; on leur déclare la guerre, il faut qu’ils s’y disposent avec ardeur, qu’ils choisissent de meilleurs généraux, qu’ils comptent sur eux plus que sur les autres ; il les anime par l’exemple de leurs pères, par celui même de Philippe, dont le courage et les prétentions doivent les faire rougir. Il les exhorte , et c’est par là qu’il conclut, à exciter les autres Grecs par des actions et non par des paroles.

Cette dernière Philippique fut prononcée la première année de la CX."* Olympiade, sous l’archonte Théophraste.