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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 2.djvu/498

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THADUCTION DE M. BlGNAÎi.

de vos droits, il vous faut acquérir encore les moyens de les f^ire valoir ; et vous parviendrez à ce but, si vous méritez le titre de vengeurs de la liberté publique.

Je ne m’e'tonne pas que l’éxecution de vos desseins c’prouve tant d’obstacles. Tous les autres peuples n’ont à combattre que des ennemis de’clare’s , dont la défaite leur assure l’objet de leur ambition ; mais vous , Athc’niens ! outre de pareils ennemis, vous en avez encore de plus caches et déplus redoutables : il faut que, dans vos assemblées , vous triomphiez des ennemis de vos intérêts ; et comme vous ne pouvez faire prévaloir votre avis qu’en combattant le leur, vous manquez nécessairement un grand nombre d’entreprises. Si tant d’orateurs ont adopté ce désastreux système, c’est leur corruption qui en est la principale cause. Mais vous n’en êtes pas moins blâmables. Athéniens ! car vous devriez suivre dans le gouvernement le même ordre que dans vos armées. Et quel est cet ordre ? Si vous croyez devoir ditfamer et priver de tous les droits de citoyen le soldat qui abandonne le poste que lui a confié son géuéral ; vous de vriez n’être pas moins sévères envers les orateurs qui abandonnent le poslemarqué par vos ancêtres, ettcntent d’introduire l’oligarchie ; vous devriez leur ôter l’honneur de vous conseiller. Voilà la con duite qu’il vous faudrait suivre ; mais vous qui ne croyez à la fidélité de vos alliés qu’autant qu’ils vous jurent n’avoir d’autres amis et dautrès ennemis que les vôtres, vous vous fiez en aveugles à des ministres que vous savez vendus aux ennemis de l’état. Après tout , il est aisé de censurer vos ministres ou de vous blâmer vous-mêmes ; mais quelle conduite et quel langage pourront réformer les abus qui régnent dans Athènes ? voilà ce qu’il est difficile de trouver. Mais peut-être n’est-ce pas ici le temps de tout dire : si le succès d’une utile entreprise justifie le système (]ue nous avons adopté, je ne doute pas que le reste de l’administration ne prospère mieuv désormais. E^mbrassez donc avec chaleur la cause des Rhodicns . et ne démentez pas la gloire d’Athènes ; persuades que, si le récit des exploits et des trophées de vos ancêtres excite en vous une joie orgueilleuse, ils n’ont pas élevé ces trophées pour que leur vu vous inspirât une admiration stérile , mais pour allumer dans ^" cœurs une noble émulation.

rm Du SECOND VOLUME.