Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 3.djvu/14

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2 SOMMAIRE.


que ce fut dans cette dernière assemblée, où il engagea les peuples à le nommer généralissime des Grecs contre les Perses, que fut conclu le traité dont il est ici question. Ce traité renfermait, sans doute, un grand nombre d’articles ; entre autres, que les villes grecques seraient libres et indépendantes ; qu’on ne pourrait pas y faire d’innovation, y rétablir les tyrans, y rappeler les exilés ; que la mer serait libre ; qu’on ne pourrait saisir et emmener les vaisseaux d’aucune des villes confédérées, etc. Avant qu’Alexandre partît pour l’Asie, il y eut encore quelques mouvemens dans la Grèce, qui l’obligèrent vraisemblablement à prendre des partis qui n’étaient pas tout-à-fait conformes aux dispositions du traité. Après son départ, il est probable que les Macédoniens firent quelques entreprises et se portèrent à quelques démarches un peu irrégulières. La Grèce voulant profiter de l’éloignement du prince, remua de nouveau pour secouer le joug.

Ce fut probablement dans cette circonstance que l’orateur d’Athènes prononça son discours pour engager les Athéniens à prendre les armes contre les Macédoniens, à les poursuivre comme infracteurs des traités, et violateurs des sermens. Quoique ce discours se trouve dans les œuvres de Démosthène, tous les critiques s’accordent à dire qu’il n’est pas de Démosthène. Je suis très-fort de leur avis. Je n’y trouve point cette véhémence et cette rapidité de style, cette netteté, cette clarté lumineuse, cette profondeur dans les idées, qui caractérisent Démosthène.

L’auteur du discours, quel qu’il soit, y reproche aux Macédoniens et à leur prince plusieurs infractions du traité : il fait, en quelques endroits, des sorties contre les ministres