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HARANGUE SUR LE TRAITÉ D'ALEXANDRE. 2J


prise avec un plus grand nombre de bâtimens, ils voulaient éprouver notre patience, et qu’ils n’ont point fait plus de cas des clauses qui nous regardaient, que des autres articles du traité. Or, qu’ils aient voulu s’introduire peu à peu chez nous, et nous accoutumer insensiblement à ces actes de violence, en voici la preuve : Le capitaine qui aborda au Pirée, et que vous auriez dû faire périr sur-le champ avec son navire, vous demanda la permission de fabriquer, dans vos ports, des vaisseaux peu considérables, et fît voir, par cette demande, que les Macédoniens cherchaient plutôt à se saisir du Pirée qu’à y aborder. Si nous leur avions accordé ce qu’ils demandaient, ils n’auraient pas tardé à construire de grands vaisseaux, peu d’abord, et ensuite beaucoup. Ce n’est pas qu’il y ait une grande abondance de bois de construction à Athènes, qui en fait venir de loin et à grands frais, et qu’on en manque en Macédoine, qui en fournit à tous ceux qui en veulent, et à vil prix ; mais ils voulaient fabriquer et charger des vaisseaux dans le même port, malgré les dispositions du traité commun, par une suite de cette licence qui augmentera tous les jours ; tant ils ont pour nous un souverain mépris, grâce à nos traîtres qui leur donnent des le-