gyriste , sur l’auleur du décret et celui qu’il couronne ; des
sorties violentes contre Démosthène et les ministres ses
pareils ; des réflexions déjà faites et rappelées au souvenir
des auditeurs ; des réflexions nouvelles qui avaient échappé ;
en un mot , tous les motifs propres à déterminer ceux qui
ne seraient encore qu’ébranlés.
La péroraison est noble et magnifique. L’orateur invile les juges à se représenter les plus grands hommes delà république , les bienfaiteurs de la patrie, placés autour de la tribune, opposés à Démosthène, et k tous les complices de ses brigandages , qui se sont rangés autour de lui pour sa défense. Solon , Aristide , ïhémistocle , sollicitent la condamnation de Ctési’phon ; ils seraient indignés, ils gémiraient si on couronnait un homme tel que Démosthène. L’accusateur a fait son devoir ; c’est aux juges à ne prononcer rien qui ne soit conforme à la justice et aux intérêts de l’étal.
L’exorde de Démosthène me paraît un chef-d’œuvre d’adresse pour se concilier la faveur des juges , pour les engager à le laisser parler dans une cause qui lui est si personnelle, et à entendre ses raisons comme ils ont écouté celles de l’accusateur. Cet exorde est sublime dans sa simplicité : l’invocation aux dieux , qui le commence et le termine, devait produire le plus grand effet.
Après ce début intéressant, Démosthène détruit d’abord, en peu de mots , les mauvaises impressions qu’Eschine aurait pu faire prendre sur sa personne : il se contente , pour cela , d’invoquer la connaissance intime des juges et des autres Athéniens au milieu desquels il a vécu. Il annonce ensuite qu’il examinera , avant tout , quelques calomnies employées pour noircir et décrier son administration. On peut considérer ce discours, et c’est, je crois,
