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SOMMAIRE DES DEUX HARANGUES.


à élever l'âme des Athéniens, et à les indigner contre l’ccusateur.

Il passe à l’article de la proclamation et des comptes. Nous avons déjà observé qu’il n’était pas fort sur cet article. Il répond à toutes les discussions d’Eschine sur les lois ; i.° par des mépris, en présentant ces discussions comme obscures et inintelligibles ; 2.° par de grands principes, qu’il fait sonner bien haut, et par lesquels il étourdit ses auditeurs ; 3.° par des exemples de décrets pareils à celui qu’on attaque, et qui prouvent au moins que, si Ctésiphon avait enfreint les lois, ces lois, n’étant plus guère observées, étaient comme abolies par le non-usage ; 4° enfin, par des injures auxquelles il n’est que trop ordinaire d’avoir recours quand on manque de raisons. Au reste, Démosthène avait assez bien disposé en sa faveur les juges et les autres Athéniens^pour qu’ils lui passassent quelques raisons un peu faibles, pour que même ils n’en apperçussent pas la faiblesse, par l’assurance avec laquelle les débitait un orateur pour qui ils étaient déjà prévenus.

Après s’être justifié, lui et l’auteur du décret, il attaque son adversaire, il se moque de son portrait du républicain, il lui reproche certaines expressions emphatiques, auxquelles il oppose la bassesse de sun premier état, la condition vile de son père, et les turpitudes de sa mère ; il rapporte de lui, comme ministre, plusieurs traits qui prouvent qu’il était dévoué et vendu aux ennemis de la patrie : Eschine a toujours agi pour eux à son préjudice, même lorsque la guerre était déclarée ; il n’a rien dit, il n’a rien proposé pour l’avantage de l’état ; il n’a parlé que lorsqu’il fallait nuire à sa ville, par exemple, dans l’affaire des Locriens d’Amphisse. C’était un article important : Démosthène le traite avec un soin particulier. Il débute par invoquor les dieux, et surtout Apollon Pythien ; il les prend à témoin