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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

tion les thesniothètes, les prytanes et les agonothètes.

Chacun d’eux, Eschine, comptable de la charge qu’il exerçait, ne l’était pas de l’action pour laquelle il était couronné : je ne l’étais donc pas, moi, davantage ; car, dans une même cause, j’ai les mêmes droits que les autres, sans doute. J’ai donné de mes biens, et c’est pour cela que je reçois des éloges, n’étant pas comptable de ce que j’ai donné. J’exerçais une charge, et j’ai rendu compte de ma charge, mais non pas, certes, de mes largesses. J’ai malversé, direz-vous ; et pourquoi ne m’accusiez-vous pas, vous qui étiez présent, quand je rendais mes comptes ?

Pour vous convaincre, Athéniens, par son propre témoignage, que j’étais couronné pour des actions dont je n’étais pas comptable, on va prendre le décret porté en ma faveur, et le lire en entier. Par les articles de ce décret, qu’il n’attaque point, on verra clairement ses impostures par rapport à ceux qu’il attaque. Lisez, greffier.

Décret.

Sous l’archonte Euthyclès, le vingt-deuxième jour du mois de Janvier, pendant la présidence de la tribu Œnéide, Ctésiphon, fils de Lasthène, d’Anaphlyste, a dit : Attendu que Démosthène, fils de Démosthène, de Péanée, chargé de la réparation des murs a dépensé trois talens de son bien,