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HARANGUE DE DÉMOSTHÈNE SUR LA COURONNE.

printems ; attendu que les Locriens d’Amphisse ont partagé, entre eux, un terrain sacré, qu’ils le cultivent, qu’ils y font paître leurs troupeaux, que, voyant qu’on s’opposait à leur impiété, ils sont venus les armes à la main, ont repoussé avec violence ceux qui composent l’assemblée auguste de tous les Grecs, et en ont blessé quelques-uns, entre autres Cottyphe, l’Arcadien [62], général des amphictyons ; les pylagores et leurs adjoints, avec tous les autres membres du conseil amphictyonique, ont arrêté qu’on enverrait des députés à Philippe, qu’on l’inviterait à secourir Apollon et les amphictyons, à empêcher que le dieu ne continue d’être insulté par les impies Locriens, qu’enfin on lui ferait savoir que les Grecs, qui jouissent du droit amphictyonique, l’ont choisi pour leur général.

Lisez aussi la date des événemens ; elle s’accorde avec le tems où Eschine fut pylagore. Lisez.

Date.

Sous l’archonte Mnésithide, le seizième jour du mois d’avril.

Lisez-nous maintenant la lettre que Philippe écrivit à ses alliés dans le Péloponèse, quand il vit que les Thébains n’entraient pas dans ses vues. Vous verrez, Athéniens, qu’il cachait le vrai but de ses démarches, le projet de vous attaquer, vous, les Thébains, et tous les Grecs, en même tems