Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 5.djvu/542

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SUCCES DES DEUX HARANGUES


Eschine succomba, et paya de l’exil une accusation témérairement intentée. Il alla s’établir à Rhodes, où il ouvrit une école d’éloquence, dont la gloire se soutint pendant plusieurs siècles. 11 commença ses leçons par lire à ses auditeurs les deux harangues qui avaient causé son bannissement. On donna de grands éloges à la sienne ; mais quand ce vint à celle de Démosthène , les battemens de mains et les acclamations redoublèrent. Ce fut alors qu’il dit ce mot si louable dans la bouche d’un ennemi et d’un rival : Eh ! que serait-ec donc, si vous V aviez entendu lui-même !

Au reste , le vainqueur usa bien de sa victoire. Au moment qn’Eschine sortit d’Athènes pour aller à Rhodes, Démosthène , la bourse à la main , courut après lui, et l’obligea d’accepter une offre inespérée, et une consolation solide. Sur quoi Eschine s’écria : Comment ne regrelterais-jc jias une patrie où je laisse un ennemi si généreux que je désespère de rcMcontrer ailleurs des amis qui lui ressemblent ?




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