jets sur lesquels les lois se taisent, vous avez juré
de prononcer, comme cela doit être, selon les règles
invariables de l’équité, règles qu’il faut appliquer
à tout le contenu de la loi dont il est question. Par
exemple, est-il juste que l’état récompense ceux
qui l’ont bien servi ? oui. Est-il juste de laisser ce
qu’une fois on a donné ? oui. Agissez donc selon
ces principes, si vous voulez être fidèles à votre
serment, et ne souffrez pas qu’on vous dise que
vos ancêtres n’agirent pas de même. Si, vous les
donnant pour modèles, on avance qu’ils n’ont récompensé
personne, quoiqu’ils eussent reçu de
grands services, croyez qu’un tel propos décèle im
caractère méchant ou peu honnête : méchant, si
l’on taxe faussement nos ancêtres d’ingratitude ;
peu honnête, si l’on ignore que, les exemples qu’on
cite fussent-ils véritables, il convenait mieux de
les taire que de les citer.
Leptine, je pense, ne manquera pas encore de dire que sa loi laisse les pensions et les statues à ceux qui en ont été gratifiés ; qu’elle n’empêche pas la république de récompenser ceux qui en seront dignes ; qu’elle la laisse libre d’ériger des statues, d’accorder des pensions dans le Prytanée, enfin tout ce qu’elle voudra, hormis les exemptions.
Pour ce qui regarde la république, je réponds seulement. Athéniens, qu’en ôtant à quelqu’un ce que vous lui aurez donné, vous ôterez leur sûreté,