jugé mauvais. Vous devez aussi prendre garde de
vous permettre, comme hommes publics, des actions
que vous ne voudriez pas faire comme particuliers.
Il n’est aucun de vous qui, en son propre
nom, voulût ravir à un autre ce que lui-même lui
aurait donné : ne le faites donc pas au nom de la
ville. Enjoignez aux défenseurs de la loi, s’ils prétendent
que quelqu’un de ceux qui ont obtenu les
exemptions, n’en est pas digne, ou parce qu’il n’a
pas rendu les services pour lesquels il les a obtenues,
ou parce qu’ils ont contre lui quelque autre
sujet de plainte ; enjoignez-leur de l’accuser en
vertu de la loi que nous mettons à la place de celle
de Leptine, et qui sera portée, ou par nous, qui le
promettons, qui nous y engageons, ou par eux-mêmes,
dès qu’il y aura des nomothètes de nommés.
Chacun d’eux, sans doute, a quelque ennemi
dans Athènes, Diophante, Eubulus ou quelque
autre. S’ils craignent d’intenter une accusation,
conviendrait-il que des privilèges, dont les partisans
de la loi craindraient de dépouiller leurs ennemis
par des voies juridiques, on vous les vît ôter
à ceux qui vous ont servis avec zèle ? Conviendrait-il
que vos bienfaiteurs fussent tous ensemble, en
vertu d’une loi, dépouillés, par vous-mêmes, des
grâces qu’ils ont reçues de vous ; lorsque les défenseurs
de cette loi peuvent, s’ils trouvent un ou deux
particuliers, ou même davantage, qui soient indignes
de vos grâces, les leur faire ôter, en les
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HARANGUE CONTRE LA LOI DE LEPTINE.