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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/154

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SOMMAIRE.

Réponse. Ce n’est pas Démosthène qui a été insulté, mais un chorége d’Athènes. Plusieurs exemples prouvent invinciblement qu'il faut distinguer l’homme en charge du simple particulier. Midias a insulté un chorége, il doit donc être puni en vertu des lois qui défendent d’insulter un chorége dans l'exercice de sa charge. Une preuve que les lois anciennes ne suffisaient pas pour les insultes commises dans les fêtes de Bacchus, c’est qu’on en a porté de nouvelles pour ce cas spécial.

Quatrième défense. Beaucoup d’autres ont été insultés, et on n’a point puni les auteurs de l’insulte aussi rigoureusement que le demande Démosthène.

Réponse. De ce que plusieurs autres ont été insultés, c’est une raison de plus pour punir Midias, afin de contenir l’insolence. D’ailleurs, ceux que doit citer Midias, étaient dans un cas différent du sien ; ils en ont insulté d’autres dans un mouvement de colère ; Midias a insulté Démosthène avec réflexion. Or, les lois, dans tous les cas, établissent une peine plus rigoureuse pour les fautes volontaires que pour celles qui sont involontaires. L’orateur explique la plupart de ces cas, et donne les raisons de la loi, surtout pour ce qui concerne l’insulte, qu’elle défend sous les peines les plus sévères, même par rapport aux esclaves. Il s’étend un peu sur ce dernier article ; il vante la sagesse et la douceur des Athéniens qui ont porté une telle loi.

Après avoir détruit toutes les défenses de Midias, il soutient qu’on ne doit pas seulement le punir comme auteur d’une insulte, mais comme coupable d’une impiété. Il le prouve en montrant, par la lecture de plusieurs oracles, que les choréges et les chœurs exercent une fonction religieuse, et que c’est insulter le Dieu au nom duquel ils s’assemblent, que de les insulter dans l’exercice de cette fonc-