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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/157

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SOMMAIRE.

Dans le reste du discours, Démosthène rapporte l’exemple de plusieurs citoyens, qui ont été condamnés pour avoir violé une fête, ou pour d’autres fautes moins considérables que celle de Midias ; il montre de nouveau qu’il ne mérite aucune compassion ; que les larmes qu’il versera, que ses enfans qu’il présentera, doivent trouver les juges insensibles ; il prévient plusieurs reproches que devait lui faire Midias, pour décréditer son accusation ; il rappelle son orgueil stupide et féroce, qui lui fait outrager les citoyens isolés, les citoyens réunis, qui le rend insupportable à tout le monde, à ses amis même ; il anime les juges contre lui, par la conduite qu’il a tenue depuis le jugement du peuple, par la malveillance qu’il conserve intérieurement contre le peuple, et qu’il a manifestée dans plusieurs occasions précédentes ; il s’efforce de rendre inutiles les sollicitations des orateurs, et surtout d’Eubulus, ministre d’Athènes, qui avait beaucoup de crédit, d’une foule d’hommes riches qui priaient les juges de l’absoudre à leur considération. Il les prie, lui, de ne pas l’abandonner aux partisans de Midias, de venger un citoyen qui n’a pas trahi sa cause, la cause du peuple et des lois, qui n’a cédé à aucune sollicitation.

La péroraison est magnifique, le ton en est noble et sublime : l’orateur montre qu’une insulte faite à un seul citoyen intéresse tous les autres ; que Midias, dans son intention, les a insultés tous. Il exhorte les juges à maintenir et à défendre les lois, qui assurent leur tranquillité et leur autorité, à punir celui qui les enfreint et qui les brave, quel qu’il puisse être ; à ne permettre à personne de les violer impunément. Instruits de tous les crimes de Midias, ils doivent le condamner pour leur sûreté propre, et surtout à cause du Dieu dont il a violé la fête.

Ce discours a dû être composé dans la trente-deuxième