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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

1 8 i HARANGUE CONTRE MIDIAS.

fuse de payer la somme à laquelle il est condamné par un jugement , pourquoi la loi, ne se bornant pas à donner contre lui une action ordinaire, prescrit - elle une amende au profit du trésor ? Pourquoi encore , si un citoyen prend , dans la bourse d’un autre qui le lui permet , un ou deux talcns y ou même dix , et qu’il refuse de les lui rendre, n’a-t-il pas affaire à la partie publique ; tandis que , s’il lui enlève de force un objet de la moindre valeur, il est condamné, par les lois, à payer au trésor autant qu’au particulier ? Pourquoi ? c’est que le législateur a regardé toute violence comme un crime public , un crime qui intéresse ceux même qui ne sont pas offensés. Il a jugé que la force est donnée à peu d’hommes, mais que les lois sont pour tous ; qu’il faut distinguer celui qui se rend à la séduction , de celui qui cède à la violence ; qu’on doit venger l’un suivant les formes accoutumées , et l’autre par une voie extraordinaire. Aussi, pour une insulte, donne-t-il action à tout citoyen , et veut-il que l’amende soit au profil du trésor. Il pense que celui qui insulte , manque autant à la république, qu’à la personne insultée ; que celle-ci doit se contenter de la peine du coupable , et que ce n’est pas à elle que doit revenir l’amende imposée pour l’insulte. Il va même jusqu’à permettre de poursuivre quiconque a insulté un esclave. Selon lui, on ne doit pas examiner quelle est la personne , mais l’action : or l’action