φ HARANGUE CONTRE MIDIAS.
lement montrer combien vous êtes éloignés, vous et les autres , de faire violence et insulte à personne, ainsi que l’homme que j’accuse.
Il est un certain Sannion, maître de chœur, qui a été condamné et diffamé pour avoir fui le service : malgré cette condamnation, il fut choisi par un chorcge, parThéosdotide, je pense, qui était jaloux de remporter le prix. Les autres choréges furent d’abord indignés ; ils disaient hautement qu’ils chasseraient Sannion. Mais, lorsque le théâtre fut rempli, et qu’ils virent les concurrens assemblés, ils se tinrent tranquilles , et n’osèrent mettre la main sur sa personne. En un mot, telle est la piété et la modération de chacun de vous, qu’il continue depuis ce tems à être maître de chœur, sans qu’aucun de ses ennemis l’en empêche , loin qu’on ose frapper un chorége. Il est encore un nommé Aristide, de la tribu OEnéide, qui a été aussi diffamé par un jugement. Il est vieux aujourd’hui, et peut-être ne brille-t-il pas dans les chœurs ; mais autrefois il était, dans sa tribu, le premier et le chef de la troupe. Or , vous le savez , le chef ôté , le reste n*est plus rien. Quoiqu’il y eût beaucoup de choréges et une grande émulation entre eux, aucun ne fit cette remarque ; aucun, pour dépouiller un rival d’un avantage essentiel , n’osa chasser Aristide ni l’empêcher de paraître. Comme on ne pouvait le citer devant le juge, ainsi qu’on le ferait pour un étranger, mais qu’il fallait le saisir soi-