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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HilBANGUÈ CONTRE MIDIAS. 20η

hommes, et qu’on venge l’autre pour récompense de sa modération ?

On ne peut dire que j’exagère , et que je présente comme quelque chose de terrible , des injures qui n’eurent jamais des suites très -fâcheuses. Non, certes , il n’en est pas ainsi. La plupart de vous savent qu’à Samos, dans une partie de plaisif ; Sophile l’athlète, cet homme basanné et robuste, qui est assez connu ; vous savez, dis-je, qu’il tua le jeune Euthyne, lutteur célèbre, qui l’avait frappé d’une manière insultante. Vous savez encore qu’Évéon, frère de Léodamas, tua de même un Béotien, dans un repas d’amis, pour un seul coup qu’il en avait reçu. Car ce n’est point le coup, c’est l’affront qui révolte. Ce qui fait peine à un homme d’honneur, ce n’est pas simplement d’être frappé, quoiqu’il y soit sensible , mais d’être frappé avec insulte. Celui qui porte un coup , peut l’accompagner de circonstances que ne saurait exprimer celui qui le reçoit. Le geste , le regard , le ton d’un ennemi qui frappe pour outrager, qui frappe avec le poing, qui frappe sur la joue [8] ; voilà ce qui irrite, voilà ce qui met hors d’eux-mêmes des hommes peu accoutumés aux affronts. Il n’est pas possible. Athéniens, de présenter une insulte dans un simple récit, comme elle se montre en effet et dans