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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

320 HARANGUE CONTRE BlIDIAS.

que de mille drachmes. Soit, dira-t-on ; mais il en coûte de payer ce qui n’est pas dû : j’ignorais le jour du jugement ; et l’on a profilé de mon ignorance pour me faire condamner. Mais il savait le jour , il est venu tard exprès , et c’est une preuve que Straton ne lui a fait aucune injustice : enfin , il n’a pas encore payé une obole. Mais je suppose qu’il ait réellement ignoré le jour, ne pouvait-il donc pas revenir par opposition contre la sentence qui le condamne [i5] , me poursuivre par les voies juridiques, moi à qui seul il avait affaire ? Il ne Ta pas voulu ; et, pour n’être pas exposé à payer dix mines portées par la loi , auxquelles le condamne un jugement qu’il a fui, qu’il eût dû subir, en vertu duquel il eût élé puni ou renvoyé absous, il fallait qu’un citoyen fût diffamé , sans aucune indulgence , sans être entendu , sans aucun des égards qu’on a même pour des coupables avérés. Mais après qu’il a diffamé à son gré un citoyen , qu’il s’y est vu autorisé , qu’il a exécuté son projet impudent, qu’il s’est satisfait lui-même, s’est-il mis du moins en devoir de payer la somme qu’il doit en vertu d’une sentence pour laquelle il a perdu un malheureux ? Il n’a pas même payé une obole [i4] jusqu’à ce jour ; et il consent à rester accusé pour la sonmie à laquelle il est condamné. Ainsi, l’un a été diflamé, et a péri victime de nos débats : l’autre, qui n’a souffert aucun dommage , attaque et renverse les lois, les arbitres, tout ce qui