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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/273

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 265

Midias viendra, peut-élre , vous dire : Pourquoi tel citoyen qui a essuyé telle injure, ne m’a-t-il pas poursuivi en justice ? pourquoi tel ou tel autre ?.• car il pourra en citer plusieurs. Vous n*ignorez pas, sans doute, les causes qui font négliger la réparation d’une injure ; c’est ou le soin de ses affaires, ou l’amour de sa tranquillité, ou le défaut d’éloquence, ou le manque d’argent, et mille autres raisons. Au lieu de se défendre par le silence de ceux qu’il a insultés, Midias doit donc se purger des crimes dont je l’accuse ; s’il ne peut se justifier, il mérite d’autant moins qu’on lui fasse grâce , qu’on Ta laissé plus tranquille. Oui, si, après les excès qu’il a commis, il est assez puissant pourôter à chacun de nous la liberté de le poursuivre ; aujourd’hui qu’il est entre les mains de la justice, vous devez tous ensemble, au nom de tous, le punir comme l’ennemi commun des citoyens. Alcibiade [24] gouverna la république , lorsqu’elle était au plus haut point de sa prospérité. Quoiqu’il eût rendu des services au peuple, et des services essentiels , voyez comme l’ont traité vos ancêtres , lorsqu’il devint audacieux et insolent. En parlant d’Alcibiade, je ne prétends pas lui comparer Midias, ce serait manquer de raison, ce serait le comble de la folie ; je veux seulement vous convaincre, par un exemple, que le pouvoir, la naissance et les richesses, n’ont mérité et ne méri’ teront jamais que votre haine, lorsqu’ils sont joints