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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/302

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

292 HARANGUE CONTRE MIDIAS.

nis de mort , et les autres condamnés â perdre la somme qui leur avait été adjugée. Midias , sans célébrer les Bacchanales , sans être muni d’une sentence , sans être assesseur , sans autre motif que de faire une insulte, a commis des excès auxquels ne s’est porté aucun d’eux.

Mais laissons ces citoyens , et passons à Pyrrhus. Vous avez cru devoir punir de mort ce descendant de Butés [57] , qui était dénoncé comme faisant la fonction de juge et en recevant les honoraires , quoique débiteur du trésor. Il a perdu la vie, condamné pour une faute que le besoin lui faisait commettre plutôt que l’insolence. J’en pourrais citer d’autres qu’on a fait mourir ou qu’on a diffamés, quoique bien moins coupables que Midias. Vous avez condamné à payer dix talens Smicron et Sciton , parce qu’ils avaient proposé des décrets contraires aux lois. Leurs enfans, leurs amis, leurs parens, tous ceux qui sollicitaient en leur faveur, ne purent vous fléchir. Mais vous,qui êtes si sévères à l’égard de quiconque parle contre les lois, serez-vous indulgens pour celui qui agit contre ces mêmes lois ? ]on, jamais les paroles ne sont aussi dures pour des hommes libres, que les actions par lesquelles on les outrage sans réserve. Gardez-vous donc d’établir cette rè^le contre vous-mêmes, que, si un homme du commun , un simple citoyen , est convaincu d’avoir enfreint les lègles, sourds pour lui à la compas-