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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/309

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 29^

c’est aux lois que vous devez l’égalité qui règne entre vous ; c’est aux lois que vous devez tous les avantages dont vous jouissez , et non a Midias , ni à ses enfans.

Il est orateur, dira-t-il peut-être, en parlant de moi. Si vous offrir les conseils qu*on juge les plus utiles , sans être importun , et sans forcer votre liberté, c’est être orateur, je n’en refuse pas le titre ; mais ! s’il est de l’essence d’un orateur d’être tel que j’en connais, que vous en connaissez vous-mêmes, dont le front ne sait pas rougir , qui se sont enrichis à vos dépens ; non, je ne suis pas orateur, puisque , loin de m’être approprié quelque partie de vos revenus, j’ai dépensé pour vous presque toute ma fortune. Mais quand je serais l’orateur le plus pervers, il fallait me faire punir suivant les lois , et non m’outrager dans l’exercice de ma charge. De plus, aucun des orateurs n’appuie mon accusation , et je ne me plains d’aucun , moi qui ne vous ai jamais rien dit pour leur plaire , moi qui me suis toujours fait une règle de ne parler, de n’agir que pour vos intérêts ; au lieu que vous les verrez bientôt se ranger tous à l’envi autour de Midias. Est-il juste, cependant, qu’il me reproche, comme une injure, le nom de ceux mêmes sur les• quels il fonde son salut ?

Il dira peut-être encore que j’ai médité et préparé tout ce que je dis maintenant. Oui , Athéniens , je ne le nie pas, je me suis préparé, et