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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS* 3igi

s’est porté aux plus grands excès dans une assemblée solennelle, en présence et sous les yeux, non-seulement des Athéniens , mais des autres Grecs qui assistaient au spectacle ?

Le peuple a été instruit de ses violences, et qu’a-til fait ? il l’a condamné, et vous Fa livré. Il ne vous est donc pas possible de tenir votre décision secrète , d’empêcher qu’elle ne soit éclairée , qu’on n’examine ce que vous aurez prononcé dans une affaire portée à votre tribunal. Si vous punissez le coupable, on vous regardera comme des hommes sages, courageux et fermes, ennemis des méchans : si vous le renvoyez absous , on dira que vous avez cédé à quelque motif particulier. Portée devant le peuple , l’affaire de Midias n’a pas été civilisée comme celle d’Aristophon, qui a arrêté toute poursuite, en se hâtant de remettre des couronnes au temple de Minerve [4i] • il est accusé d’avoir insulté un citoyen, de s’être porté à des excès qu’il lui est impossible de réparer lui-même. Le crime étant avéré, est-ce dans un autre tems ou à présent qu’on doit punir le coupable ? C’est à présent , je pense , puisque l’accusation et les délits intéressent tous les citoyens. Non , on me traitant comme il a fait, ce n’est pas moi seulement qu’il avait intention de frapper et d’outrager, mais tous ceux qui peuvent avoir moins de crédit que moi pour le faire punir. Si vous ne fûtes pas offensés tous et maltraités dans la fonction de chorége, c’est, sans