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PLAIDOYER CONTRE CONON.

j’entendis tous les propos insultans qu’ils se permettaient contre moi. Je tairai ce qui n’était que de simples injures, dont quelques-unes étaient si grossières, que je rougirais de les rapporter ; je m’en tiens à un trait qui prouve l’insolence de Conon, et qu’il était le chef de toutes ces violences. Il chantait en imitant les coqs vainqueurs de leurs rivaux, et les autres lui disaient de se battre les flancs avec les coudes, pour contrefaire le battement d’ailes. Après quoi, je fus emporté, presque nud, par des hommes qui se trouvèrent là par hasard, tandis que Conon et les autres se retiraient avec mes habits. J’arrive à ma porte ; ma mère et les servantes jettent de grands cris ; on me porte au bain avec peine, et, après m’avoir lavé, on me fait visiter par des médecins. Je vais produire des témoins, qui certifieront la vérité de ces faits.

Les témoins paraissent.

Euxithée, mon parent, qui revenait de manger hors de chez lui avec Midias, m’ayant rencontré près de la maison de ce dernier, ils me suivirent tous deux au bain, et ils étaient présens, lorsqu’on amena le médecin. J’étais si faible, que, le chemin de ma maison au bain paraissant trop long, il fut décidé qu’on me porterait, ce soir-là même, chez Midias ; et on m’y porta. Greffier, prenez les dépo-