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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/356

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PLAIDOYER CONTRE CONON.


vissent de rien. Car, enfin, on ne m*a jamais vu me livrer à la débauche, ni insulter personne ; et je ne crois pas qu’il y ait de la dureté à demander réparation, par des voies légitimes, des insultes qui m’ont été faites. Je ne m’oppose point aux surnoms donnés aux fils de mon adversaire ; je consens qu’ils soient tels qu’on les nomme. Eh ! puissent les dieux faire retomber sur la tête du père et des fds la peine de leurs abominations sacrilèges 1 Ils s’initient les uns les autres à Priape, et ne rougissent pas de commettre des horreurs qu’une personne honnête rougirait même de citer. Mais que m’importe l’infamie de leur conduite ?

Je serais étonné assurément qu’un homme, convaincu d’en avoir frappé un autre avec insulte, pût être garanti de la peine, sous un prétexte ou par une excuse quelconque, lorsque les lois ont cherché à diminuer, le plus qu’il est possible, les raisons mêmes qui semblent pousser les hommes, malgré eux, a quelque extrémité. Par exemple (car il faut approfondir l’esprit de nos lois et les motifs du législateur), on donne action pour des paroles injurieuses, de peur que, des injures, nous n’en venions aux coups. On donne encore action pour des coups reçus, afin qu’un homme, se voyant le plus faible, ne se défende pas avec une pierre, ou avec une autre arme, mais qu’il attende la réparation que lui promettent les lois. Enfin, on donne action pour une blessure, dans la crainte que ceux