il n’y avait personne qui ne blâmât ce manège,
qui n’en fût ennuyé ; ils s’en lassent enfin eux-mêmes,
et me proposent, afin de donner le change
et d’empcchcr la clôture des pièces ; ils me proposent,
dis-jc, de livrer, pour les coups reçus, des
esclaves dont ils font écrire les noms. Ils s’étendront
sans fin sur cette chicane, du moins je me l’imagine.
Mais vous qui êtes nos juges, considérez que,
s’ils eussent voulu sincèrement qu’on fît subir la
torture aux esclaves , s’ils eussent compté sur ce
^ moyen, ils ne l’auraient pas proposé la nuit déjà
fermée, lorsque l’arbitre allait prononcer, lorsqu’il
n’y avait plus de raison d’user de remises. Dès le
commencement, avant que le procès fût engagé ,
quand j’étais encore retenu au lit , sans savoir si
j’en relèverais ; quand j’annonçais à tous ceux qui
me rendaient visite, que c’était Conon qui m’avait
frappé le premier, qu’il était l’auteur de la plupari
des outrages dont je me plains en ce jour, il devait
venir chez moi sur-le-^champ avec plusieurs témoins,
livrer les esclaves, et faire venir quelques
juges de l’aréopage, puisque c’est devant eux qu’il
eut été accusé dans le cas où je serais mort. Si .
ignorant les périls qu’il courait, il n’a pas songea
les éloigner, quoiqu’il eût un aussi bon moyen de
défense qu’il le dira tout-à-l’heure ; du moins, lorsque
je fus relevé et que je le citai en justice, il eût
dû livrer les esclaves dès les premières fois que
nous parûmes devant l’arbitre. Or, il n’a rien fait
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PLAIDOYER CONTRE CONON.