une ou deux tribus, un chorège [6], qui en sera
quitte pour remplir une fois la charge qu’un autre
aurait remplie ? Je ne le vois pas ; mais je vois la
honte dont elle couvrira notre ville, et le défaut
de confiance qu’elle lui attirera. Puis donc qu’elle
fera plus de mal que de bien, ne suis-je pas fondé
à soutenir qu’on doit la rejeter ?
De plus, comme la loi dit, en propres termes, que ni citoyen, ni étranger [7], ne seront exempts, et que, sans marquer de quelle charge ils ne seront pas exempts, elle dit simplement, Personne, excepté les descendans d’Hartmodius et d’Aristogiton ; comme, par ce mot personne, elle comprend tous les autres, et qu’en parlant d’étrangers, elle ne distingue pas ceux qui sont établis à Athènes, elle dépouille Leucon, prince du Bosphore, et ses enfans, du privilège que vous leur avez accordé. Leucon est étranger par sa naissance, et Athénien par votre faveur ; de sorte que, supposé la loi, il ne peut jouir des exemptions à aucun de ces deux titres. Cependant, tous ceux qui ont servi la république d’Athènes, ne l’ont fait, chacun, que dans certaines conjonctures ; pour Leucon, remarquez qu’il vous rend des services qui reviennent sans cesse, et des services dont peut le moins se passer notre ville. Aucun peuple, vous le savez sans doute, ne fait une plus grande consommation que nous de blés étrangers : or, nous en tirons autant de la seule province du Pont, que