ment de celui qui la donner, et les circonstances
dans lesquelles il oblige. Vous devez, Athéniens,
payer de retour quiconque se porte de lui-même à
vous rendre des services, mais sur-tout celui qui,
comme Épicerde, vous a obligés dans vos besoins
pressans. Et après cela, sans égard pour les services
du père, sans avoir rien à reprocher à ses
enfans, nous priverons ceux-ci d’une faveur qu’il
a obtenue à si juste titre ! De ce que ceux qu’il a
sauvés alors, et dont il a obtenu les exemptions,
ne seront pas les mêmes que ceux qui les lui retireront
aujourd’hui, cette circonstance, loin de diminuer,
ne fera qu’augmenter encore la honte et
l’indignité de votre conduite. En effet, si ceux qui
ont été les témoins et les objets des libéralités
d’Épicerde, ont eru devoir le récompenser, et que
nous, par la raison seule qu’elles ne nous sont
connues que sur le rapport d’autrui, nous pensions
devoir le dépouiller de sa récompense, comme ne
la méritant pas, ne serait-ce point le procédé le
plus indigne ?
Je dis la même chose, et de ceux qui détruisirent la tyrannie des Quatre-cents [13], et de ceux qui nous servirent utilement dans la retraite du peuple. Il serait criant, suivant moi, qu’on changeât rien à ce qui a été décidé en leur faveur. Si vous êtes persuadés qu’Athènes est bien loin aujourd’hui de se trouver dans des positions aussi critiques, vous devez souhaiter qu’elle ne s’y trouve jamais, et je