exemptions, c’est que, sous les ordres du père,
quoiqu’il vous ait souvent commandés, aucun de
vos enfans n’est devenu orphelin, tan lis que lui,
par zèle pour votre gloire, a laissé son fils orphelin
dès l’enfance. Car, ce grand homme me semble
avoir été animé d’un amour si vif et si sincère pour
ses concitoyens, qu’estimé, avec justice, le général
le plus prudent, il fit usage de sa prudence quand
il les conduisit au combat, pour ménager leurs
vies ; et que, lorsqu’il combattit à son rang, avec
les autres, sans aucun titre, il n’épargna point la
sienne ; il aima mieux mourir que de rien faire
qui avilît les honneurs qu’il tenait de ses compatriotes.
Et ces mêmes honneurs, pour lesquels il
a cru qu’il devait vaincre ou mourir, nous les retirerions
à son fils ! Et que penser, Athéniens, si,
lorsque les trophées qu’il a érigés quand il commandait
pour vous, sont encore exposés aux regards
des peuples, vous révoquez quelqu’une des
faveurs qui en sont la récompense ? Faites-y réflexion ;
il ne s’agit pas ici de la loi, mais de vous-mêmes.
Il va être décidé, non pas si la loi est utile
ou non, mais si vous mériterez ou non, par la
suite, qu’on vous rende des services. Greffier, prenez
les décrets portés pour Chabrias. — Voyez,
cherchez ; ils doivent être ici quelque part.
Écoutez encore un mot, Athéniens, au sujet de Chabrias. Dans le tems où vous récompensiez Iphicrate, vous ne vous bornâtes pas à lui seul, vous